Chapitre 119 - tome 20


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Le chapitre 118 s'était achevé sur Tohru demandant à Kyo de l'écouter car elle avait quelque chose d'important à lui dire.
Mais le regard froid de Kyo la coupa dans son élan.

Quelle est la réalité cachée derrière l'expression de Kyo, à cause de laquelle Tohru s'est abstenue de lui avouer ses sentiments ?

Kyo annonce à Tohru qu'il a également une chose à lui demander, depuis déjà quelques temps. Il poursuit en lui disant que dans le cas où il ferait erreur, ou bien s'il s'était imaginé des choses, alors Tohru serait tout à fait libre de se moquer de lui et de le traiter d'imbécile autant qu'elle le voudrait.

Kyo: Serais-tu
amoureuse de moi...?

[depuis tout ce temps, ces paroles avaient besoin d'être prononcées...]

Et la question de Kyo, bien sûr, a pour effet de faire rougir Tohru davantage. Voyant cela, Kyo se souvient des nombreux indices qu'il lui avait été donné d'observer jusqu'à maintenant, pour en arriver à cette conclusion.
Il se souvient également des paroles de Momiji:

[Flash-back

Momiji: Mais cela
Tu le sais déjà, n'est-ce pas?

[Fin du flash back]

Kyo: Tu es stupide...

[Ce mauvais pressentiment

s'est avéré exact]

Kyo: Je ne pensais pas
Que tu étais stupide à ce point.

Kyo laisse tomber son parapluie à terre.

Kyo : Pourquoi ?!
N'aimais-tu donc pas ta mère ?
Alors tout ça, c'était du cinéma ?
Est-ce que vraiment rien de tout cela n'a existé ?
...Je ne peux plus.

Ne pouvant en supporter davantage, il ouvre la porte et sort, mais Tohru le suit à l'extérieur, pieds nus.

Kyo repense au souhait qui était le sien de rester aux côtés de Tohru pour le peu de temps qu'il lui restait à vivre en liberté (voir les chapitres traitant des rencontres d'orientation au lycée), et se dit que si telle en était la conséquence, alors il aurait mieux fait de ne jamais formuler un tel vœu.

[Si tel
en est le résultat
C'en est trop.]


Pensée Kyo : Je ne voulais pas avoir à raconter cela.
Je ne voulais pas que qui que ce soit le sache.
Je ne voulais même pas le reconnaître.

Mais...

[C'en est trop.]

Tohru supplie Kyo de l'écouter, mais Kyo l'interrompt en lui disant qu'elle ne sait rien. Qu'elle n'a jamais rien su des horreurs qu'il a commises.

Le fait que Tohru puisse se croire amoureuse de lui, parait terriblement pitoyable à Kyo. Il est désolé pour elle. En pensée, il lui demande pardon, et ses larmes commencent à couler.

Kyo: Elle n'aurait pas du
mourir...

En réalité,

Ta... mère.
.........
Ta mère
Je
la connaissais.

Ce jour-là...

Kyo: Ce jour-là, le jour de l'accident

J'étais debout près d'elle
Je l'ai tout de suite reconnue...

Flash-back.
Le jour de l'accident. Kyoko se tient debout devant un passage clouté. Kyo, à quelques pas d'elle, l'aperçoit. Sur le moment, il a pensé que ses traits et la couleur de ses cheveux n'étaient pas différents du jour où il l'a rencontrée pour la première fois, par le passé.

Les premiers temps qui ont suivi le moment où Shishô a recueilli Kyo chez lui, le petit garçon ne se sentait pas encore complètement à son aise et le soir, au lieu de rentrer directement chez lui en sortant de l'école il traînait par-ci par-là. C'est à cette époque qu'il l'a rencontrée pour la première fois.

Kyoko: Eh bien, qui es-tu, toi ?

Kyo: *MI!?* (il a sursauté)

!?

Kyoko: Tes cheveux sont oranges, tu n'es pourtant qu'un enfant.
Ou bien est-ce naturel ? C'est ta couleur naturelle ?

Kyo: Qu- Qu'est-ce que tu veux, toi ? Ca t'regarde pas, d'abord ! Et puis arrête d'être aussi familière, ou j'te tue !
*Grrr*

Kyoko: Aah
Rhôô ! Ce gosse est adorable!! Il est trop mignoooon!!

Kyo: mign-
Comment ça, mignon ?! Espèce de vieille sorcière!!

Kyoko: Le mioche a dit quelque chose! Il a dit quelque chose!! Il est MI~GNON !!

Kyoko dit à Kyo qu'on finira par le kidnapper s'il ne fait pas attention car il est vraiment trop mignon, et ajoute qu'il devrait rentrer chez lui. Après tout, sa maman doit sûrement être inquiète. Kyo rétorque qu'il n'a pas de mère, la sienne est morte. Un peu décontenancée, Kyoko l'interroge à propos de son père.

Kyo: Qui a besoin de quelqu'un comme lui ? Qu'il crève!
D'ailleurs lui aussi,

Kyo: il pense que ce serait mieux si je mourrais !!

Kyoko: .........

C'est......
on se sent seul, alors.

Kyo: .........
...
Toi...
Toi, tes cheveux
c'est ta vraie couleur...?

Kyoko: Heh-? Voilà qui est très impoli !*
(*Ici elle fait référence au fait que Kyo se soit adressé à elle en employant ‘omae' qui est une manière plutôt impolie de dire "tu" en s'adressant à une personne plus âgée que soi, en japonais)

C'est une teinture.

Appelle-moi "Kyoko"
Je suis Kyoko Honda.

Kyo: Eh
Nos prénoms se ressemblent...

Kyoko: Comment tu t'appelles?

Kyo: ...J'ai pas envie de le dire.

Petite flèche: Pour une raison inconnue, ça l'ennuie que leurs prénoms se ressemblent.

Kyoko: Oh. Je vois.

Alors je t'appellerai "Jari". "Jari" !*

*littéralement "Jari" signifie "gravier", mais on emploie également ce mot pour désigner un enfant.

Kyoko lui ayant expliqué que son lieu de travail était près de l'endroit où ils s'étaient rencontrés, de temps en temps, Kyo allait la voir. Quand il le faisait, elle lui parlait de plein de choses, d'elle-même, mais aussi de Katsuya Honda, et également de Tohru.

Kyo s'était demandé à quoi la fille de quelqu'un comme Kyoko pouvait ressembler et, après avoir vu une photo de Tohru, il se demanda comment était sa voix, lorsqu'elle riait aux éclats.

Puis un jour, Kyo trouva Kyoko complètement paniquée. Elle lui expliqua que Tohru n'était pas rentrée à la maison de toute la nuit et qu'elle l'avait cherchée partout sans pouvoir la trouver.

Kyo: Ressaisissez-vous.
Je...

Sans faute, je la trouverai...

Attendez à la maison!
Sans faute, je la sauverai !
Je la protègerai !

Je vous en donne ma parole d'homme !!

[Pourquoi
N'ai-je pas été capable de tenir cette promesse]

Kyo fit vraiment de son mieux, en cherchant absolument partout, courant dans toute la ville. Malgré cela il ne parvint pas à trouver Tohru. Il fut stoppé dans ses recherches par Kyoko qui l'appelait. Elle le cherchait justement pour lui dire que Tohru avait réintégré le foyer sans souci, et lui demanda pardon pour tout le mal qu'il s'était donné pour rechercher sa fille partout.

Mais Kyoko est interpellée par la réaction de Kyo lorsqu'il voit la casquette qu'elle tient à la main. Elle lui explique que le petit garçon qui est venu en aide à Tohru portait cette casquette, apparemment.

Kyoko : tu as déjà vu cette casquette ?

[Je
l'avais choisie moi-même
Et Shishô me l'avait achetée
et]

[elle a fini entre les mains de ce type]

Kyo: ...Non

Tout ce que ce gars a touché
Ne m'appartient plus...

......
...Ce mec (Yuki)

*Ce mec* est méprisable...

Un type méprisable qui a tout ce qu'il veut
qui est aimé par tout le monde
pourquoi faut-il qu'il prenne en plus ce qui appartient aux autres ...

Kyoko: --...Mais il est venu en aide à Tohru.

Kyo: Ca ne change rien au fait qu'il soit méprisable !!

Ce type est mauvais. Moi je voulais aider Tohru...

[Lui (le rat), il a beaucoup plus de chance que moi (le chat)
alors pourquoi faut-il que même ici il entre en scène ?]

Kyoko: ça, ce sont les choses

telles que tu veux qu'elles soient, pas vrai?

Le fait qu'il y ait un "gars méprisable" dans l'histoire

t'arrange plutôt bien… n'est-ce pas?


La question de Kyoko a décontenancé Kyo.


Kyo : Tu prends son parti ?! Alors pour toi j'ai tort, c'est ça ?

Kyoko: Non.

"Prendre parti" ou
"avoir raison"
"avoir tort"
Tout ça n'a aucune importance.

Kyoko: tu perdras ton temps si tu vis ta vie en te préoccupant de ce genre de choses

Alors que tu es
un si adorable,
un si gentil petit garçon.

Kyo: .........Que-
de quoi tu parles, espèce de...
de traître !

Kyoko: Jari

Kyo: Les gens dans ton genre...
Dorénavant, on ne se connaît plus.

Kyoko: "ta promesse"
Ne l'oublie pas!

Kyo cessa de voir Kyoko après cet incident. Il se sentait seul, mais le sentiment d'avoir été trahi, la gêne de ne pas avoir pu venir en aide à Tohru, et la frustration causée par le fait que Yuki lui ait volé cette action qu'il comptait accomplir lui-même, toutes ces choses firent qu'il décida d'éviter de revoir Kyoko.

A présent je me rends compte que c'était une réaction complètement puérile.

Kyo explique alors à Tohru qu'il a revu Kyoko le jour de l'accident. Il était entrain de se demander s'il devait lui parler quand une voiture, s'approchant à vive allure, entra dans son champ de vision, fonçant en direction de la mère de Tohru. Réalisant qu'elle était en danger, Kyo se dit qu'il lui suffirait de tendre un bras, de l'attraper et de la tirer vers lui. Mais…

Kyo: Mais
Moi
je ne suis pas "humain"
si je l'avais heurtée
je me serais aussitôt transformé en chat
et alors, le fait que justement je ne sois pas humain
aurait été découvert...

Kyo dit à Tohru qu'il a laissé sa mère mourir, car s'il l'avait tirée contre lui, elle n'aurait pas été projetée si haut par la voiture, voire même pas été percutée du tout.
Que sans aucun doute, elle ne serait pas morte.

Kyo: Et malgré cela, moi
confronté à ce choix, "moi" ou la "vie" de ta mère,
c'est "moi" que j'ai choisi.
c'est "moi" que j'ai protégé.
au détriment d'une "vie"

au détriment d'une vie...!!

Et Kyo se dit qu'il déteste être ainsi. Et malgré ce sentiment, malgré la haine qu'il éprouve pour lui même, une haine si forte qu'il souhaiterait disparaître complètement, au bout du compte il finit toujours par agir lâchement, par se protéger ou par fuir, d'une manière ou d'une autre.

Pensée Kyo : Toujours, toujours, toujours.
Tout comme en ce moment même, j'ai encore trop peur pour regarder ton visage.


Kyo parle alors de sa mère. Comme Kyoko elle aussi a été percutée, projetée dans les airs, et en est morte, mais pas par une voiture. Sa mère n'avait aucune excuse pour avoir donné naissance à un enfant tel que Kyo, et l'aspect si pitoyable de son petit garçon lui était si pénible qu'elle ne pouvait pas supporter sa présence. Et il lui raconte comment, après avoir beaucoup pleuré un jour, elle mourut le jour suivant.

Un accident ?

Mais...

Elle laissa derrière elle quelque chose qui ressemblait fort à une lettre d'explication.

Et la veille de ce jour-là, aussi, on l'avait entendue se disputer avec son mari......

Père de Kyo : C'est de ta faute!! Kyo!!

C'est toi qui l'a poussée à faire cela !

Toi

Toi !

Pensée petit Kyo : C'est faux

C'est faux. Ce n'est pas de ma faute.

Ce n'est pas de ma faute

C'est faux. Faux. FAUX!!

[Arrête, avec ça

Accepte le, une bonne fois pour toutes]

Pensée Kyo : Ca va, je le sais

J'ai fui la vérité pendant tout ce temps

je dois l'accepter, à présent

Kyo: ...C'est entièrement

...ma

faute...

j'ai...

volé sa vie...

Je...

Kyo: ...je

je l'ai laissée mourir......

Bannière : Afin de protéger sa petite existence, Kyo a sacrifié quelque chose qui ne pourra jamais être remplacé. Et ce regret est très lourd...


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A suivre dans le numéro 2 du Hana To Yume, qui sortira le 19 décembre.